Introduction : Une Abeille Historique Qui a Disparu
Autrefois abondante en Provence, l’abeille noire (Apis mellifera mellifera) a disparu de la région dans sa forme pure. Malgré des initiatives telles que le conservatoire de Porquerolles, les efforts pour préserver cette sous-espèce adaptée au climat méditerranéen se sont malheureusement soldés par un échec. Ce constat de disparition a conduit les apiculteurs et les sélectionneurs à s’orienter vers d’autres écotypes comme l’abeille Buckfast, une alternative qui peut être adaptée aux conditions provençales.
Pourquoi l’Abeille Noire de Provence n’a pas Survécu ?
1. Hybridation et Concurrence Génétique
L’abeille noire a subi une hybridation rapide due à la présence d’abeilles importées, qui a dilué sa génétique unique. Aujourd’hui, il est n’est plus possible de retrouver des colonies pures d’abeilles noires en Provence.
L’importation d’abeilles en Provence a commencé au début du XXe siècle, lorsque les apiculteurs ont cherché à introduire des lignées plus productives ou résistantes pour améliorer leur rendement. Cela s’est intensifié dans les années 1950-1970, avec l’essor de l’apiculture moderne et la volonté d’augmenter la production de miel pour répondre à une demande croissante.
La Buckfast a notamment été introduite dans les années 1970-1980 en Provence, reconnue pour sa résistance aux maladies et ses capacités de production de miel élevées. À cette époque, la génétique de l’abeille noire provençale a commencé à se diluer, car les abeilles importées se croisaient avec les colonies locales. Depuis lors, des abeilles italiennes (Apis mellifera ligustica), carnioliennes (Apis mellifera carnica), caucasiennes (Apis mellifera caucasica) et d’autres lignées hybrides sont également devenues courantes dans les ruches de la région.
Ces importations, bien qu’avantageuses pour certains aspects de la production, ont contribué à l’hybridation rapide et au déclin de l’abeille noire provençale, qui a finalement disparu dans sa forme pure.
Pour les profanes en apiculture. Il faut indiquer que les faux-bourdons sont vagabonds. Ils se déplacent de ruches en ruches et sont capables ainsi de parcourir des dizaines de kilomètres. Quand aux reines dont la fécondation à lieu en vol leurs capacités à parcourir de longues distances se passent de commentaires. Par conséquent même si reines et faux bourdons ont dans leur immense majorité tendance à fréquenter des congrégations de mâles proches de leur ruche d’origine (environ 3km) il est absolument illusoire de penser ou croire qu’en Provence maintenir un écotype pur d’abeilles soit possible. A plus forte raison quand celui ou celle qui prétend le faire ne pratique pas d’insémination instrumentale ou ne dispose pas à fortiori d’une ile vierge suffisamment isolée du continent pour le faire…
2. Échec des Initiatives de Préservation, comme le Conservatoire de Porquerolles
En 2004 le conservatoire de Porquerolles a tenté de préserver des populations d’abeilles noires, mais implanter des colonies d’une génétique pure issues du continent était déjà de l’ordre de l’impossible. Les efforts sur le contrôle des métissages et des conditions environnementales peu favorables ont malheureusement conduit à l’échec de cette initiative malgré la volonté et la qualité certaines des acteurs de ce projet.
3. Changements Environnementaux Défavorables
La réduction des habitats naturels, l’usage de pesticides, et les parasites comme le varroa ont contribué à affaiblir les colonies d’abeilles noires.
L’Abeille Noire de Provence Aujourd’hui : Mythe ou Réalité ?
Bien que la disparition de l’abeille noire en Provence soit largement entérinée, certains apiculteurs continuent de penser qu’ils peuvent proposer des abeilles noires « pures ». Cependant, il de notoriété publique qu’il s’agisse pas de véritables lignées d’abeilles noires provençales. En l’absence de méthodes de vérification génétique rigoureuses et dans un contexte où l’hybridation est omniprésente, il est raisonnable de penser que ces apiculteurs sont probablement mal informés quant à la pureté génétique de leurs colonies.
Dans le même esprit il nait ça et là d’autres initiatives de conservation ou préservation de l’abeille noire de Provence qui à l’aune de tout ce que j’ai pu lire ne prennent pas en compte les réalités biologiques et géographiques fondamentales.
L’Abeille Buckfast : Une Alternative Viable pour l’Apiculture Provençale
Face à la disparition de l’abeille noire, de nombreux apiculteurs en Provence se tournent vers notamment l’abeille Buckfast, une lignée croisée pour combiner adaptabilité, résistance et productivité. Sélectionnée par le frère Adam au monastère de Buckfast, certaines lignées spécifiques de cette abeille offre des caractéristiques précieuses pour l’apiculture provençale.
Noiristes contre Buckfasteurs : Une vraie dichotomie ?
Certains apiculteurs défendent une idée un nom à l’instar d’une religion. Les uns prétendant savoir mieux que le voisin ce qui bon.
Il me semble que que les éleveurs, sélectionneurs Buckfast devraient se réjouir qui puissent partout ou cela est et peu être une réalité de l’existence de conservatoires d’ecotypes d’abeilles endémiques et considérer comme de lourdes pertes la disparitions de celles-ci. Dans leur forme pure ces sous-espèces sont précieuses tant ce patrimoine génétique est utile à notre travail.
Il me semble également que les éleveurs, sélectionneurs, défenseur “d’abeilles noires” qui souvent font un travail remarquable quand à la protection et réhabilitation de zones naturelles, devraient prendre acte des réalités comme la plupart des professionnels et amateurs l’on fait. Pour ce qui est de la réhabilitation d’apier et pierre, des ruches en pailles, en roseaux ou en tronc il est certain que initiatives bucoliques plaisent aux badeaux mais en aucun cas il ne s’agit de préservation ou d’un quelconque avenir pour les abeilles.
Pourquoi certaines lignées Buckfast Sont-elles Adaptées à la Provence ?
- Adaptation au Climat Méditerranéen : Capable de supporter les étés chauds et secs de Provence, elle est bien adaptée au climat régional.
- Résistance aux Maladies et Parasites : La Buckfast est moins vulnérable au varroa et autres parasites, un atout majeur pour la santé des ruches en Provence.
- Haute Productivité en Miel : Sa capacité à produire du miel en abondance en fait une solution privilégiée pour les apiculteurs locaux.
Valoriser le Travail des Sélectionneurs pour une Apiculture Durable
Les efforts des sélectionneurs pour adapter l’abeille Buckfast aux besoins spécifiques de la Provence sont essentiels. Grâce à leur travail, les apiculteurs bénéficient de colonies saines et résistantes, mieux adaptées aux contraintes environnementales actuelles. Cette approche scientifique et ciblée contribue à la pérennité de l’apiculture provençale tout en maintenant un niveau de productivité viable tant pour la ruche elle même que pour l’apiculteur malgré la rudesse du climat.
Conclusion : Un Cap réaliste pour l’Apiculture en Provence
La disparition de l’abeille noire en Provence et l’échec de sa conservation nous rappellent l’importance de l’adaptation dans la protection des écosystèmes. La Buckfast s’avère être une alternative pragmatique, soutenue par des recherches et un travail de sélection minutieux. En adoptant cette abeille, l’apiculture provençale s’inscrit dans une perspective durable, en harmonie avec les réalités climatiques et environnementales de la région.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.