Publié le Laisser un commentaire

La cire d’abeille : Méfiance, la qualité n’est pas souvent là

Cire d'abeille

Introduction.

La cire d’abeille est un matériau précieux pour les apiculteurs et les abeilles. Cependant, depuis plusieurs années, des problèmes de qualité de cire compromettent gravement la santé des colonies. Ce sujet, bien documenté par l’ITSAP Institut de l’abeille, mérite une attention particulière. Voici un état des lieux des pratiques douteuses, des impacts sur les ruches et des pistes pour garantir une cire de qualité.

La cire coupée : une pratique ancienne.

L’adultération de la cire d’abeille ne date pas d’hier, mais elle s’est intensifiée avec la hausse des coûts de production. Dès les années 2000, des analyses ont révélé que certaines cires contenaient des paraffines, stéarine, ou même des cires synthétiques issues de l’industrie pétrochimique. Ces mélanges permettent aux revendeurs de baisser leurs coûts, mais ils impactent fortement le développement des larves d’abeilles et compromettent la structure des rayons. L’ITSAP a récemment confirmé que des niveaux élevés de contaminants, notamment les acides gras modifiés, sont responsables d’anomalies biologiques graves dans les colonies.

Je vous invite à lire en détail le dossier spécial cire de L’ITSAP.

Affaires judiciaires : un signal d’alarme pour les apiculteurs.

Ces dernières années, plusieurs scandales ont éclaté, impliquant des revendeurs de matériel apicole. Certains ont été condamnés pour avoir commercialisé de la cire mélangée, trompant ainsi sciemment les apiculteurs et mettant en dangers leurs abeilles. Ces affaires ont révélé des pratiques frauduleuses à grande échelle, mettant en lumière un problème systémique. Elles soulignent également l’importance de tests réguliers et la nécessité de certifications strictes pour garantir la pureté de la cire.

Quelques articles illustrant différentes mais similaires affaires judiciaires

Les importations de wax : un danger sous-estimé.

Le marché mondial de la cire est envahi par des importations de cires aux origines diverses, souvent peu contrôlées. Les cires végétales, comme celles à base de palmier ou de soja, et les cires animales, parfois issues de l’industrie non apicole, posent des risques pour les colonies d’abeilles. Non adaptées aux besoins biologiques des abeilles, elles peuvent contenir des résidus de pesticides ou des substances toxiques. Ces importations augmentent le risque de contamination chimique et de maladies en affaiblissant les abeilles.

Cire d’abeilles adultérée : Conséquences sur les colonies.

Les impacts des cires de mauvaise qualité sur les abeilles sont nombreux :

  • Développement larvaire altéré : Les larves exposées à des cires contaminées montrent souvent des anomalies ou des retards de croissance. Il arrive aussi dans les cire de mauvaise qualité tout simplement que les premières générations de larves soient nettoyées par les abeilles. Les substances utilisées peuvent impacter le PH de la cire. Offrant ainsi un environnement défavorable au développement du couvain
  • Santé des adultes compromise : La présence de contaminants affecte le système immunitaire des abeilles.
  • Affaiblissement des structures : Des rayons fragiles augmentent le risque d’effondrement des ruches, surtout en période de chaleur. Il arrive également que les abeilles refusent de construire sur certaines cires fuyant certaines matières ou odeurs et bâtissent à côté compromettant ainsi le bon usage des cadres.

Comment choisir une cire de qualité ?

Pour limiter les risques, voici quelques recommandations :

  1. Vérifiez les certifications : Recherchez des labels garantissant la pureté de la cire.
  2. Faites tester votre cire : Des laboratoires spécialisés peuvent vérifier la composition de vos lots.
  3. Échangez les informations : La solidarité est comme d’habitude la meilleure façon d’avancer. Demandez à vos collègues expérimentés chez quels fournisseurs ils n’ont pas de problèmes et partagez votre propre expérience.

L’aspect de la cire : un indicateur de qualité.

La cire d’abeille se distingue par son aspect unique, sa couleur et son odeur caractéristique. Naturellement, la couleur de la cire varie du blanc crème au jaune profond, selon plusieurs facteurs :

  • Les fleurs butinées : Les plantes mellifères influencent la pigmentation naturelle de la cire notament via le pollen.
  • L’âge des rayons : Une cire fraîche sera claire, tandis qu’une cire plus ancienne tendra vers des tons brunâtres en raison de l’accumulation de propolis et de débris.
  • Les traitements subis : Certaines cires blanchies chimiquement ou au moyen de procédés industriels perdent leur teinte naturelle.

L’odeur de la cire d’abeille est également un indicateur de son authenticité. Elle dégage un parfum doux et légèrement floral, évoquant le miel, un marqueur souvent absent des cires coupées ou synthétiques. Une odeur chimique ou artificielle peut indiquer une altération. En observant ces caractéristiques sensorielles, il est quelquefois possible de détecter certaines cires de qualité douteuse avant de les introduire dans les ruches.

Certaines cires sont teintées à l’aide colorants. Dans ce cas il suffit d’en tremper une échantillon quelques heures dans l’eau pour qu’elle perde toute ou partie de sa couleur. A fuir !

Conclusion.

La cire d’abeille est bien plus qu’un simple matériau : elle est essentielle au bon fonctionnement des colonies. Face aux risques croissants de cires de mauvaise qualité, les apiculteurs doivent redoubler de vigilance. En s’informant et en choisissant des fournisseurs de confiance, il est possible de préserver la santé des ruches et d’assurer une production durable de miel et d’essaims d’abeilles de qualité en étant particulièrement vigilant.

Ne vous laissez pas abuser. D’aucun vous dirons qu’il ont “bâtis une réputation sur la qualité de la cire depuis…” alors qu’il ont été condamnés par la justice. D’autres sont passés à travers les mailles du filet et continuent de sévir.

Cette année encore un ami m’a appelé catastrophé. Pour faire gaufrer son lot de cire personnel à façon Il avait confié plusieurs centaines de kilos de sa cire d’opercules à une grande enseigne. Celle-ci lui à rendu un lot de cire gaufrée qui n’avait absolument rien à voir avec sa cire.

Fort heureusement pour lui il avait conservé un bloc de son lot. Après de nombreuses tergiversation Il a du prévenir cette enseigne qu’il allait faire faire une analyse comparative des deux cires. Ce à quoi la dite enseigne à répondu par le remplacement de la cire gaufrée douteuse par de la cire gaufrée correcte et sauver sa saison…

Ceci dit il existe des fournisseurs, ciriers honnêtes de qualité et heureusement ! Merci à eux d’exister !

Autres lecture(s) sur le sujet.

Article de L’ITSAP. La cire en apiculture : les clés pour améliorer sa qualité

Laisser un commentaire