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Frelon Asiatique : Piégeage et Traitements

Frelon asiatique. Vespa velutina nigrithorax

Introduction.

Le frelon asiatique (À ne pas confondre avec le frelon européen) est une espèce invasive qui suscite de plus en plus d’inquiétudes en France et dans d’autres régions d’Europe. Son impact n’est pas seulement écologique, mais aussi économique et sanitaire. Alors, où en est-on en matière de lutte contre ce nuisible ? Focus sur les solutions de piégeage et les traitements les plus efficaces pour contrôler sa propagation.

Qu’est-ce que le frelon asiatique ?

Le frelon asiatique ou frelon à pattes jaunes (Vespa velutina nigrithorax) est originaire d’Asie du Sud-Est. Introduit accidentellement en France en 2004, il s’est rapidement adapté à nos écosystèmes. Plus petit que son homologue européen, il est reconnaissable à son thorax noir et à ses pattes jaunes. Redoutable prédateur d’abeilles, le frelon asiatique menace directement la biodiversité et la production apicole.

Le mode de vie du frelon asiatique sur une saison.

Le cycle de vie du frelon asiatique s’étend sur une année et comporte plusieurs étapes clés.

Au début du printemps, les reines fondatrices, qui ont survécu à l’hiver, commencent à construire un petit nid primaire et pondent leurs premiers œufs. Ces œufs donnent naissance à des ouvrières qui prennent rapidement en charge l’entretien du nid et la recherche de nourriture

Petit nid primaire de Frelons asiatiques

En été, le nid primaire atteint sa taille maximale. Du-coup la colonie prépare un deuxième beaucoup plus gros appelé nid secondaire (jusqu’à 1 mètre diamètre pouvant contenir de 2000 à 3000 individus cumulés sur la saison suivant les sources) qui se trouve entre 5 et 30 mètres de hauts. C’est également à cette période que les frelons asiatiques sont les plus actifs, prélevant de grandes quantités d’insectes pour nourrir leurs larves. En automne, les nouvelles reines et les mâles émergent pour se reproduire. Une fois l’accouplement terminé, les reines cherchent un abri pour hiberner, tandis que le reste de la colonie périt avec l’arrivée de l’hiver. Ce cycle se répète annuellement, renforçant la propagation de l’espèce.

Photos Dare-Dard Frelon 13

L’impact du frelon asiatique sur la biodiversité.

Le frelon asiatique a un impact considérable sur la biodiversité locale. Bien qu’il soit surtout connu pour sa prédation des abeilles domestiques, il s’attaque également à de nombreux autres insectes. Les papillons, les mouches, les cigales, les coléoptères et d’autres pollinisateurs essentiels sont souvent capturés pour nourrir les larves du frelon.

Cette pression de prédation réduit les populations d’insectes locaux, perturbant les écosystèmes et compromettant des processus naturels comme la pollinisation.

En modifiant l’équilibre des populations d’insectes, le frelon asiatique contribue à un appauvrissement général de la biodiversité et menace le fonctionnement global des écosystèmes.

Les méthodes de piégeage.

Le piégeage est l’une des solutions les plus accessibles pour lutter contre le frelon asiatique. Cependant, il est important d’utiliser des méthodes respectueuses de l’environnement pour éviter de piéger des espèces non ciblées.

1. Le piègeage préventif au printemps

Le printemps est la période idéale pour capturer les fondatrices (les reines), car chaque reine capturée empêche la formation d’un nouveau nid. Les pièges peuvent être fabriqués à partir de bouteilles en plastique avec des appâts sucrés, comme du sirop ou de la bière brune. A condition toutefois que les orifices d’entrées du piège n’excèdent pas 8mm pour préserver les autres insectes comme le frelon européen ou les papillons.

Généralement le mélange utilisé pour piéger les frelons est composé ainsi :

  • Un tiers de Sirop de scure
  • Un tiers de Vin blanc
  • Un tiers de Bière Brune

Mes amis de l’association Terr’Abeilles de Cadenet utilisent avec succès le mélange suivant lors du piégage de printemps :

  • 385ml d’eau
  • 192g de sucre
  • 6g de levure de boulanger déshydratée

Cette association à d’ailleurs mis en place un maillage de pièges sélectifs remarquable par l’intermédiaire d’un réseau de citoyens solidaires. Ce réseau couvre 7 communes à ce jour et tend à s’étendre d’année en année. Merci à tous les bénévoles pour ce travail exceptionnel !

2. Les pièges ciblés en été

Durant l’été, les pièges doivent être plus spécifiques pour éviter d’impacter les insectes bénéfiques comme les abeilles ou les papillons. Des appâts carnés, comme des morceaux de poisson, attirent particulièrement le frelon asiatique.

Toutefois les frelons s’intéressent de nouveau au sucres aux alentours de la mi septembre jusqu’à l’hiver et il en faut pas hésiter à proposer de nouveau des appâts de ce type pour réduire la prédation et capturer un maximum d’ouvrières certes mais aussi et surtout de reines qui cherchent à se gaver de provision pour hiverner…

Les pièges les plus sélectifs à ce jour.

Attention ! Quitte à se répéter il faut redire qu’il ne s’agit pas de piéger n’importe quoi n’importe comment. l’utilisation de pièges sélectif est primordiale pour préserver les autres espèces d’insectes y compris le frelon européen.

https://www.jabeprode.fr

https://www.beevital.com/be

Les traitements contre les nids de frelons asiatiques.

Détruire un nid est une opération délicate et dangereuse qui doit impérativement être réalisée par des professionnels.

1. Localisation des nids

Les nids de frelons asiatiques sont souvent situés en hauteur, dans les arbres, mais ils peuvent aussi se trouver sous les toitures ou dans des haies. Ils sont généralement sphériques et atteignent jusqu’à un mètre de diamètre.

Dans un bois il est peu fréquent de trouver les nids au coeur du bois il sont généralement situés en lisière plutôt au soleil couchant divers observateurs expérimentés.

Photos Dare-Dard Frelon 13

2. Intervention professionnelle

Les entreprises spécialisées utilisent des perches télescopiques équipées d’insecticides pour neutraliser les nids. Certaines techniques à base de poudre insecticide permettent une action rapide et efficace.

Certains cas comme la proximité d’une ligne haute tension nécessitent absolument l’utilisation d’un pistolet paintball.


Dare-Dard Frelon 13 (Guillaume Pellegrino)

Traitements Nuisibles sur Mallemort de Provence

Les pompiers n’interviennent plus pour les nids d’hypénomtères chez les particuliers, Dare-Dard Frelon 13 prend donc le relais sur le pays Salonnais, ainsi que dans les Bouches du Rhône et le Vaucluse.

En 2021, j’ai créé Dare Dard Frelon 13, une entreprise spécialisée dans la gestion des nuisibles, opérant depuis Mallemort de Provence. Mon champ d’action s’étend au Pays Salonais, aux Bouches-du-Rhône, au Vaucluse et au Luberon, garantissant une intervention rapide — le jour même ou le lendemain de votre appel.

En préparation à mon intervention pour éliminer les nids de frelons ou de guêpes, je fournis des instructions claires pour assurer votre sécurité.

En tant que détenteur d’un certificat Biocide, je maîtrise l’utilisation de produits sécuritaires adaptés à divers nuisibles.

https://daredardfrelon.fr/destruction-de-nid-de-guepes-frelons/


L’impact des frelons asiatiques sur les ruches.

Les ruches sont particulièrement vulnérables face aux attaques des frelons asiatiques. Ces prédateurs s’installent souvent à proximité des colonies d’abeilles pour faciliter leur chasse. En vol stationnaire devant l’entrée des ruches, ils capturent les butineuses au retour de leur récolte de nectar. Cette prédation constante affaiblit les colonies d’abeilles en réduisant leur effectif, ce qui limite leur capacité à collecter des ressources et à produire du miel. Sous une pression prolongée, les abeilles peuvent adopter un comportement défensif extrême, hésitant à quitter la ruche, ce qui aggrave encore la situation. Dans certains cas, les ruches fortement ciblées par les frelons asiatiques finissent par s’effondrer complètement, mettant en péril l’apiculture et la pollinisation locale.

Dans le cas de l’apiculture professionnelle. A moins d’avoir bien entendu un nid juste à coté du rucher. Les ruchers avec un nombre de ruches conséquent limite l’impact sur les ruches du fait d’un rapport de force défavorable pour les frelons. Toutefois des colonies qui seraient affaiblies par varroa destructor ou des conditions climatiques défavorables sont bien évidemment des proies faciles.

Frelons piégés avec un seau en 24 heures.

Le Piège Curatif.

Quand il est trop tard et en cas de nécessité absolue il peut être utile de mettre en place un piège à vocation curative. Attention toujours à faire en sorte qu’il n’y est pas de conséquences défavorables pour les autres espèces.

4 ou 5 kg de sirop de nourrissement + 2 bières brunes 33cl. Le tout dans un seau 40kg un peu incliné (entre 20 et 30°) pour ne pas qu’il se remplisse si il pleut. Le couvercle est percé au centre d’un trou de 40mm de diamètre .

Pour amorcer le piège il est pertinent de jeter à l’intérieur 3 ou 4 frelons que l’on aura préalablement “abimés” avec une raquette de badminton. Personnellement j’utilise une grille à reine en guise de raquette…

Cette photo montre la quantité de frelons piégés en 24 heures sur un rucher de Mérindol.


Frelon asiatique : Conséquences sanitaires.

La piqûre de frelon asiatique peut entraîner des réactions allergiques graves, notamment des chocs anaphylactiques, ainsi que des œdèmes potentiellement mortels en cas de piqûres multiples ou localisées sur des zones sensibles comme la gorge.

Bien que son venin ne soit pas plus toxique que celui des hyménoptères autochtones, sa présence accrue augmente le risque d’incidents, en particulier pour les personnes allergiques.

Des accidents récents illustrent la dangerosité de cet insecte. En octobre 2024, dans la Loire, un père de famille est décédé après avoir été piqué alors qu’il tentait de détruire un nid de frelons asiatiques sous le toit de son habitation.

Le Progrès

De même, en septembre 2024, une randonneuse est décédée et quatre autres personnes ont été blessées, dont une grièvement, après une attaque de frelons asiatiques lors d’une promenade à Pleudihen-sur-Rance, dans les Côtes-d’Armor.

France 3 Régions

Ces incidents soulignent la nécessité de la vigilance face à cette espèce et l’importance de prendre des précautions lors de la découverte de nids ou d’activités en plein air. Aucun secteur n’y échappe. En agglomération comme à la campagne, nous sommes tous concernés.

Les avancées dans la lutte contre le frelon asiatique.

Malgré les efforts considérables, la lutte contre le frelon asiatique reste un défi majeur. Des programmes de recherche sont en cours pour développer des techniques plus ciblées, comme l’utilisation de drones pour repérer et détruire les nids en hauteur, ou des pièges intelligents dotés de capteurs, des puces RFID pour tracer les frelons ainsi équipés et détecter les nids.

Observant que certaines colonies d’abeilles sont de véritables tueuses de frelons. D’aucun pense pouvoir orienter la sélection de leurs abeilles et qu’elles se défendre contre “ces grosses bêtes qui font peur” alors qu’ils négligent la lutte contre l’ennemi numéro un des abeilles qu’est varroa et en sous estiment les effets. Leur énergie devrait avant tout aller dans ce sens. Parce que sans une lutte performante contre ce parasite la lutte contre le frelon asiatique est veine et les colonies vouées à disparaitre.

Frelon asiatique et frelon européen morts devant une ruchette.

Frelon asiatique : Comment agir en tant que citoyen ?

Il est essentiel de contribuer à la lutte contre le frelon asiatique en signalant tout nid repéré à votre mairie ou à votre apiculteur local. Il est également essentiel d’éviter d’utiliser des produits chimiques non autorisés qui pourraient avoir un impact négatif sur l’environnement.

Logo Terr'abeilles

Si vous souhaitez véritablement être acteur de la lutte contre ce fléau. Vous pouvez rejoindre une association comme celle de mon ami Vincent Terr’Abeilles à Cadenet qui lutte contre le frelon asiatique ou même leur faire un don.
Leur travail de piégeage est réellement un modèle à suivre. N’hésitez pas.

Les autres espèces de frelons asiatiques.

Au gré des importations. Notre continent complète sa “collection” d’espèces invasives venues d’Asie. Ainsi à ce jour en Europe nous comptons deux nouvelles espèces de Frelons. Soit 4 espèces en comptant le Frelon asiatique à pattes jaunes et notre Frelon Européen (Vespa Carbo). Espérons que d’autres espèces asiatiques comme le monstrueux Vespa Mandarinia ne suivent pas.

Le Frelon Oriental.

Le frelon oriental (Vespa orientalis) est une espèce de frelon originaire des régions chaudes du bassin méditerranéen, du Moyen-Orient et de certaines zones d’Asie. Ce frelon, de couleur brun-rougeâtre caractéristique avec une bande jaune distincte sur son abdomen, est bien adapté aux climats arides et semi-arides. Il est présent dans la région de Marseille depuis 2021 et le sud de l’Espagne depuis 2012.

Photo Zeynel Cebeci ©

Le Frelon Géant du Sud.

Le frelon géant du sud (Vespa soror). Il s’agit d’une espèce de frelon originaire des régions tropicales et subtropicales d’Asie du Sud-Est. Étroitement apparenté au frelon géant asiatique (Vespa mandarinia), il se distingue par sa taille imposante, atteignant jusqu’à 4,5 centimètres de long, et sa coloration sombre avec des nuances brunes et jaunes. Ce frelon est particulièrement redouté pour son comportement agressif envers les ruches d’abeilles. Nous avons été informés de sa présence dans nord-ouest de l’Espagne cette année.

Photo Thai National Parks ©

Vespa soror - Khao Yai National Park

La scolie des jardins : Un dommage collatéral inacceptable.

Scolie des jardins. Scolia Flavifrons

La scolie des jardins (Scolia flavifrons) est un insecte fascinant et inoffensif qui joue un rôle essentiel dans l’écosystème. Cette grande guêpe noire, ornée de reflets bleutés et d’une tache jaune sur la tête, est souvent confondue à tort avec le frelon asiatique (Vespa velutina). Contrairement à ce dernier la scolie des jardins est un pollinisateur précieux et un allié des jardiniers. Elle se nourrit principalement de nectar et contribue à la pollinisation des fleurs, tandis que ses larves parasitent les larves de coléoptères nuisibles, comme les hannetons. Malheureusement, cette confusion pousse certaines personnes à la tuer par peur, alors qu’elle ne représente aucun danger pour l’homme et ne présente qu’un faible risque de piqûre. Sensibiliser le public à l’identification et au rôle écologique de la scolie des jardins est crucial pour éviter sa destruction injustifiée et préserver sa contribution à la biodiversité.

Photo Franck Vassen ©

Conclusion.

La lutte contre le frelon asiatique repose sur une combinaison de méthodes préventives, de traitements ciblés, de recherches continues et d’entraide. En sensibilisant les citoyens et en adoptant des solutions respectueuses de l’environnement, nous pouvons espérer limiter l’impact de ce prédateur redoutable sur nos écosystèmes.


Article coécrit avec l’excellent et sympathique Guillaume Pellegrino Dare-Dard Frelon 13 et membre de Terr’Abeilles.

Entrain d'écrire cet article avec Guillaume Pelligrino Dare-dard frelon 13

Autre(s) lecture(s) sur le sujet.

Image de mise en avant Gilles San Martin ©

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La cuillère en bois pour le miel : une idée reçue à débunker

la cuillère en bois pour le miel

Les amateurs de miel ont probablement entendu cette affirmation : “Il faut utiliser une cuillère en bois pour consommer le miel.” Mais est-ce vraiment nécessaire ? Cette idée, bien que répandue, repose davantage sur des traditions et des croyances populaires que sur des faits scientifiques. Dans cet article, nous démystifions cette affirmation et vous expliquons ce qu’il en est réellement.

Origine de l’idée reçue : pourquoi le bois ?

L’idée selon laquelle seules les cuillères en bois doivent être utilisées pour consommer du miel trouve probablement ses racines dans des traditions anciennes, lorsque les ustensiles métalliques étaient peu répandus ou de mauvaise qualité. À l’époque, les cuillères en métal réagissaient parfois avec les acides organiques contenus dans le miel, altérant légèrement son goût. Le bois, en revanche, ne posait pas ce problème et était largement disponible, devenant ainsi un outil privilégié.

La réalité : le miel et les matériaux modernes

Aujourd’hui, cette idée est obsolète grâce aux matériaux modernes. Le miel est légèrement acide (pH entre 3,4 et 6), mais cette acidité n’est pas assez forte pour corroder les métaux inoxydables ou les cuillères en plastique de qualité alimentaire. Voici ce que vous devez savoir :

  • Les cuillères en inox ou en plastique n’altèrent pas le goût ni les propriétés du miel.
  • Le bois reste une option esthétique et traditionnelle, mais il n’est pas indispensable.
  • Les matériaux à éviter : les ustensiles en fer ou en cuivre non protégés, car ces métaux peuvent réagir avec le miel.

Les inconvénients des cuillères en bois

Bien que charmantes, les cuillères en bois présentent des inconvénients :

  1. Entretien difficile : Le bois est poreux, ce qui signifie qu’il peut absorber le miel et être difficile à nettoyer complètement.
  2. Risques d’altération : Avec le temps, les cuillères en bois peuvent se fissurer ou devenir un terrain propice à la prolifération de bactéries si elles ne sont pas correctement séchées.
  3. Durabilité : Elles sont moins résistantes à l’usure que les matériaux modernes.

La cuillère en bois pour le miel : Petit message aux faiseurs d’opinion

On ne compte plus les chroniqueurs télé ou médecins de plateaux en quête d’audience qui viennent affirmer que seules les cuillères en bois respectent l’âme du miel. Ces belles paroles, souvent prononcées avec un aplomb digne de connaisseurs chevronnés qu’ils ne sont manifestement pas, contribuent à répandre des idées reçues qui font sourire les vrais connaisseurs. Alors, pour consommer du miel, privilégiez plutôt des faits vérifiés à ces “vérités télévisuelles…” Et choisissez la cuillère qui vous plaît !

Alors, quelle cuillère choisir pour le miel ?

Pour consommer votre miel en toute simplicité, vous pouvez utiliser n’importe quelle cuillère fabriquée avec un matériau non réactif et facile à nettoyer :

  • Cuillères en inox : Durables, hygiéniques, et ne modifient ni le goût ni la texture du miel.
  • Cuillères en plastique alimentaire : Une alternative légère et pratique pour une utilisation ponctuelle.
  • Cuillères en bois : Une option purement esthétique ou pour les amateurs de tradition.

L’inox en miellerie

Il suffit de jeter un œil dans une miellerie moderne pour comprendre à quel point l’idée de la cuillère en bois obligatoire est absurde. Les apiculteurs professionnels utilisent presque exclusivement des équipements en acier inoxydable pour l’extraction, la filtration, et le conditionnement du miel. Pourquoi ? Parce que l’inox est durable, non réactif, facile à nettoyer et respecte parfaitement les normes sanitaires les plus strictes. Si le miel pouvait réellement être “corrompu” par le métal, alors l’intégralité des productions industrielles et artisanales de miel serait compromise. Mais bien sûr, selon certains adeptes de la cuillère en bois, il suffirait d’un contact de deux secondes avec une cuillère en inox pour anéantir toutes les propriétés du miel… un argument qui ne tient pas face à la réalité.

Une tradition, pas une obligation

En conclusion, les cuillères en bois ne sont ni indispensables ni meilleures pour consommer du miel. Elles sont un clin d’œil charmant à des pratiques anciennes, mais les matériaux modernes offrent des alternatives plus pratiques et hygiéniques. La prochaine fois qu’on vous dira que seule une cuillère en bois convient pour le miel, vous saurez que c’est une idée reçue sans fondement scientifique.

Cuillère en bois ou pas, l’essentiel reste de savourer votre miel sans vous laisser embobiner par des “mythes sucrés.”

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Vêtements apiculteur : La couleur importe peu

vêtements apiculteur

Introduction.

Lorsqu’on parle de vêtements d’apiculteur, l’image classique est celle d’une combinaison blanche. Cette couleur est souvent associée à la tranquillité des abeilles, mais est-ce vraiment justifié ? Dans cet article, nous allons déconstruire cette idée reçue et montrer que ce n’est pas la couleur qui compte, mais d’autres facteurs plus déterminants.

Pourquoi la couleur blanche ?

Historiquement, le blanc a été privilégié pour plusieurs raisons pratiques :

  1. Visibilité des abeilles : Une combinaison blanche permet de repérer facilement les abeilles qui pourraient s’accrocher, ce qui évite de les écraser accidentellement.
  2. Association avec la neutralité : Contrairement à des couleurs sombres, qui rappellent les prédateurs naturels des abeilles comme les ours ou les blaireaux, le blanc est perçu comme moins menaçant.
  3. Le Blanc protège du soleil : Voilà le seul argument qui soit vérifiable. Toutefois d’autres couleurs pourvues qu’elle soient claires font très bien l’affaire.

Cependant et malgré des croyances bien encrées, ces arguments ne signifient pas que le blanc soit indispensable.

Des combinaisons modernes et colorées.

Des marques reconnues comme BJ Sherriff ou Holtermann proposent des vêtements d’apiculteur dans une large gamme de couleurs. Qu’il s’agisse de beige, de vert ou même de bleu, ces vêtements sont tout aussi fonctionnels et sécurisés que les combinaisons blanches classiques.

Cela démontre bien que la couleur n’a pas d’impact sur le comportement des abeilles. La qualité du tissu, la protection contre les piqûres et la ventilation sont des critères bien plus importants que la teinte de votre tenue.

Vêtements apiculteur : Mon expérience personnelle.

En tant qu’apiculteur, je porte des vestes vertes, mocca ect et des pantalons sombres sans rencontrer de problème avec mes abeilles. Ce n’est pas la couleur qui détermine leur comportement, mais leur sélection génétique. En travaillant avec des souches d’abeilles correctes, il est tout à fait possible d’intervenir dans une ruche sans crainte, quel que soit le vêtement porté pourvu que ce ne soit pas une “tenue de plagiste”.

L’importance de la sélection.

Le facteur clé pour garantir des abeilles calmes est la sélection. Les abeilles agressives ou nerveuses ne deviennent pas subitement dociles parce que vous portez du blanc. Une colonie bien sélectionnée et bien entretenue sera bien plus tolérante, indépendamment de ce que vous portez.

Les vêtements ne sont qu’un outil pour protéger l’apiculteur. La vraie maîtrise se trouve dans le soin apporté à l’élevage des abeilles.

Conclusion.

Choisir un vêtement d’apiculteur ne devrait pas se baser sur la couleur mais sur le confort, la sécurité et la qualité. Le blanc a peut-être son charme traditionnel, mais les marques modernes montrent que d’autres options existent.

Et pour rendre vos abeilles vraiment calmes ? Misez sur la génétique, pas sur votre garde-robe.

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Ruche naturelle, apiculture non interventionniste : Le côté obscur

ruche naturelle

Introduction.

Le concept de la “ruche naturelle” et de l’apiculture non interventionniste séduit de plus en plus d’adeptes, souvent en quête de pratiques respectueuses de l’environnement et des abeilles. Pourtant, derrière les promesses de cette méthode se cachent des réalités souvent ignorées. Décryptons ensemble les arguments avancés par les divers “apiculteurs libertaires”, et dévoilons les limites de cette approche.


La promesse d’une ruche idéale : qu’en est-il vraiment ?

Les défenseurs des ruches naturelles affirment que ces habitats reproduisent les conditions de vie sauvage des abeilles. Ils critiquent les pratiques apicoles modernes, les accusant de stresser les colonies. Si cette vision peut sembler séduisante, elle omet plusieurs aspects cruciaux :

  • Les parasites et maladies : Dans la nature, les colonies sont exposées aux mêmes menaces qu’en apiculture classique, notamment le redoutable parasite non endémique Varroa destructor. Laisser les abeilles se débrouiller seules sans intervention humaine équivaut souvent à les condamner à une mort certaine.
  • La survie des colonies : Selon l’ITSAP, les taux de survie des colonies “non gérées” chutent drastiquement, en particulier en environnement rural où les ressources sont déjà limitées.

“Apiculture naturelle” : une approche utopique face à la réalité écologique.

Les partisans de l’apiculture non interventionniste ou de la ruche naturelle prônent l’autonomie des abeilles face aux “interventions humaines”. Cependant, cette posture ignore que l’environnement actuel est déjà profondément modifié par l’activité humaine : monocultures, pesticides, changement climatique, sècheresse et disparition des zones mellifères. Les abeilles sauvages elles-mêmes souffrent gravement de ces changements.

Les apiculteurs responsables sont forcés de constater que l’idée selon laquelle les abeilles pourraient prospérer sans surveillance dans ce contexte relève évidement plus de l’idéalisme que d’une solution pragmatique.


“Apiculture naturelle” : un discours séduisant, mais trompeur.

D’aucun dénoncent l’apiculture moderne comme une forme d’exploitation. Pourtant, ils oublient que cette “exploitation” est souvent la seule façon de maintenir des colonies en bonne santé, d’assurer la pollinisation, et de produire du miel. Voici quelques points à débunker :

  1. “Les abeilles n’ont pas besoin de nous” : Si cela était vrai, les ruches naturelles devraient être florissantes partout. Or, les colonies sauvages s’effondrent sous le poids des parasites et des maladies.
  2. “Les ruches modernes sont des prisons” : Les ruches modernes sont conçues pour optimiser les conditions de vie des abeilles tout en facilitant la gestion apicole. Loin d’être des prisons, elles permettent un suivi précis des colonies.
  3. “Laissez les abeilles mourir, c’est naturel” : Ce raisonnement ignore la responsabilité de l’apiculteur. Une colonie laissée mourir contribue à la propagation de maladies comme le Varroa ou le loque américaine, mettant en danger gravement les colonies environnantes.

L’importance d’une apiculture raisonnée.

Plutôt que de tomber dans le piège des extrêmes, il est crucial de trouver un équilibre. Une apiculture raisonnée, respectueuse des abeilles tout en intégrant les réalités environnementales, est non seulement possible, mais nécessaire.

  • Lutte contre les parasites : Des traitements naturels ou biologiques existent pour protéger les colonies sans nuire à l’environnement.
  • Gestion durable des ruchers : Les pratiques modernes ne visent pas à exploiter les abeilles, mais à garantir leur survie et leur prospérité dans un contexte hostile.

Conclusion.

La ruche naturelle et l’apiculture non interventionniste promettent une utopie séduisante, mais dangereusement déconnectée des réalités actuelles. Derrière un discours parfois partisan et culpabilisant, se cache une approche qui peut nuire à la biodiversité locale et aux abeilles elles-mêmes. Avant d’adhérer aveuglément à ces idées, mieux vaut s’informer et privilégier des pratiques apicoles fondées sur l’équilibre entre respect des abeilles et gestion responsable.

Lectures complémentaires.

Les clés de la réussite par L’ITSAP institut de l’abeille.

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La cire d’abeille : Méfiance, la qualité n’est pas souvent là

Cire d'abeille

Introduction.

La cire d’abeille est un matériau précieux pour les apiculteurs et les abeilles. Cependant, depuis plusieurs années, des problèmes de qualité de cire compromettent gravement la santé des colonies. Ce sujet, bien documenté par l’ITSAP Institut de l’abeille, mérite une attention particulière. Voici un état des lieux des pratiques douteuses, des impacts sur les ruches et des pistes pour garantir une cire de qualité.

La cire coupée : une pratique ancienne.

L’adultération de la cire d’abeille ne date pas d’hier, mais elle s’est intensifiée avec la hausse des coûts de production. Dès les années 2000, des analyses ont révélé que certaines cires contenaient des paraffines, stéarine, ou même des cires synthétiques issues de l’industrie pétrochimique. Ces mélanges permettent aux revendeurs de baisser leurs coûts, mais ils impactent fortement le développement des larves d’abeilles et compromettent la structure des rayons. L’ITSAP a récemment confirmé que des niveaux élevés de contaminants, notamment les acides gras modifiés, sont responsables d’anomalies biologiques graves dans les colonies.

Je vous invite à lire en détail le dossier spécial cire de L’ITSAP.

Affaires judiciaires : un signal d’alarme pour les apiculteurs.

Ces dernières années, plusieurs scandales ont éclaté, impliquant des revendeurs de matériel apicole. Certains ont été condamnés pour avoir commercialisé de la cire mélangée, trompant ainsi sciemment les apiculteurs et mettant en dangers leurs abeilles. Ces affaires ont révélé des pratiques frauduleuses à grande échelle, mettant en lumière un problème systémique. Elles soulignent également l’importance de tests réguliers et la nécessité de certifications strictes pour garantir la pureté de la cire.

Quelques articles illustrant différentes mais similaires affaires judiciaires

Les importations de wax : un danger sous-estimé.

Le marché mondial de la cire est envahi par des importations de cires aux origines diverses, souvent peu contrôlées. Les cires végétales, comme celles à base de palmier ou de soja, et les cires animales, parfois issues de l’industrie non apicole, posent des risques pour les colonies d’abeilles. Non adaptées aux besoins biologiques des abeilles, elles peuvent contenir des résidus de pesticides ou des substances toxiques. Ces importations augmentent le risque de contamination chimique et de maladies en affaiblissant les abeilles.

Cire d’abeilles adultérée : Conséquences sur les colonies.

Les impacts des cires de mauvaise qualité sur les abeilles sont nombreux :

  • Développement larvaire altéré : Les larves exposées à des cires contaminées montrent souvent des anomalies ou des retards de croissance. Il arrive aussi dans les cire de mauvaise qualité tout simplement que les premières générations de larves soient nettoyées par les abeilles. Les substances utilisées peuvent impacter le PH de la cire. Offrant ainsi un environnement défavorable au développement du couvain
  • Santé des adultes compromise : La présence de contaminants affecte le système immunitaire des abeilles.
  • Affaiblissement des structures : Des rayons fragiles augmentent le risque d’effondrement des ruches, surtout en période de chaleur. Il arrive également que les abeilles refusent de construire sur certaines cires fuyant certaines matières ou odeurs et bâtissent à côté compromettant ainsi le bon usage des cadres.

Comment choisir une cire de qualité ?

Pour limiter les risques, voici quelques recommandations :

  1. Vérifiez les certifications : Recherchez des labels garantissant la pureté de la cire.
  2. Faites tester votre cire : Des laboratoires spécialisés peuvent vérifier la composition de vos lots.
  3. Échangez les informations : La solidarité est comme d’habitude la meilleure façon d’avancer. Demandez à vos collègues expérimentés chez quels fournisseurs ils n’ont pas de problèmes et partagez votre propre expérience.

L’aspect de la cire : un indicateur de qualité.

La cire d’abeille se distingue par son aspect unique, sa couleur et son odeur caractéristique. Naturellement, la couleur de la cire varie du blanc crème au jaune profond, selon plusieurs facteurs :

  • Les fleurs butinées : Les plantes mellifères influencent la pigmentation naturelle de la cire notament via le pollen.
  • L’âge des rayons : Une cire fraîche sera claire, tandis qu’une cire plus ancienne tendra vers des tons brunâtres en raison de l’accumulation de propolis et de débris.
  • Les traitements subis : Certaines cires blanchies chimiquement ou au moyen de procédés industriels perdent leur teinte naturelle.

L’odeur de la cire d’abeille est également un indicateur de son authenticité. Elle dégage un parfum doux et légèrement floral, évoquant le miel, un marqueur souvent absent des cires coupées ou synthétiques. Une odeur chimique ou artificielle peut indiquer une altération. En observant ces caractéristiques sensorielles, il est quelquefois possible de détecter certaines cires de qualité douteuse avant de les introduire dans les ruches.

Certaines cires sont teintées à l’aide colorants. Dans ce cas il suffit d’en tremper une échantillon quelques heures dans l’eau pour qu’elle perde toute ou partie de sa couleur. A fuir !

Conclusion.

La cire d’abeille est bien plus qu’un simple matériau : elle est essentielle au bon fonctionnement des colonies. Face aux risques croissants de cires de mauvaise qualité, les apiculteurs doivent redoubler de vigilance. En s’informant et en choisissant des fournisseurs de confiance, il est possible de préserver la santé des ruches et d’assurer une production durable de miel et d’essaims d’abeilles de qualité en étant particulièrement vigilant.

Ne vous laissez pas abuser. D’aucun vous dirons qu’il ont “bâtis une réputation sur la qualité de la cire depuis…” alors qu’il ont été condamnés par la justice. D’autres sont passés à travers les mailles du filet et continuent de sévir.

Cette année encore un ami m’a appelé catastrophé. Pour faire gaufrer son lot de cire personnel à façon Il avait confié plusieurs centaines de kilos de sa cire d’opercules à une grande enseigne. Celle-ci lui à rendu un lot de cire gaufrée qui n’avait absolument rien à voir avec sa cire.

Fort heureusement pour lui il avait conservé un bloc de son lot. Après de nombreuses tergiversation Il a du prévenir cette enseigne qu’il allait faire faire une analyse comparative des deux cires. Ce à quoi la dite enseigne à répondu par le remplacement de la cire gaufrée douteuse par de la cire gaufrée correcte et sauver sa saison…

Ceci dit il existe des fournisseurs, ciriers honnêtes de qualité et heureusement ! Merci à eux d’exister !

Autres lecture(s) sur le sujet.

Article de L’ITSAP. La cire en apiculture : les clés pour améliorer sa qualité

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Traitement naturel du Varroa : La Foire à la Saucisse

Tra

Introduction.

Le Varroa destructor, véritable fléau pour les colonies d’abeilles, pousse de nombreux apiculteurs à rechercher des solutions dites « naturelles » pour le combattre. Si l’idée d’éviter les traitements chimiques est séduisante, le marché regorge de pratiques douteuses et d’approches inefficaces, transformant la lutte contre ce parasite en une véritable “foire à la saucisse”. Explorons ensemble ce qui fonctionne vraiment et ce qu’il vaut mieux éviter.


Les prétendus traitements miracles.

Certains remèdes “naturels” font souvent leur apparition dans les forums et groupes d’apiculture. Voici un aperçu des pratiques les plus populaires, mais aussi des plus controversées :

  • Les huiles essentielles artisanales : Bien que certaines huiles comme le thymol ou l’eucalyptus puissent avoir un effet acaricide, leur dosage approximatif et leur application maladroite notament lorsqu’il fait chaud peuvent stresser les colonies. Vous pouvez étendre cela aux autres huiles essentielles comme l’huile essentielle d’Anis vert ou d’origan d’espagne. Je vous invite à lire cette étude de l’ITSAP sur le sujet
  • Les plantes répulsives : Placer des herbes comme la menthe ou le romarin dans la ruche est absolument inefficace. Le Varroa ne fuit pas les “odeurs désagréables” : il s’accroche aux abeilles et se cache dans le couvain. Il en est de même pour les inspirations plus culinaires comme l’usage de la Rhubarbe, de la Banane et de l’ail. Même si dans le dernier on peut s’amuser pour les plus taquins qu’il y est de l’idée dans le coté “repousse vampires”…
  • Les solutions maison : Des recettes circulent sur Internet, elles ne sont ni évaluée scientifiquement ni éprouvées par des apiculteurs ayant un cheptel en bonne santé et peuvent aggraver la situation en affaiblissant les colonies.
  • Les radiesthésistes : L’usage de pendules et autres baguettes de sourciers sont très certainement intéressants pour indiquer les sources d’eau etc… Toutefois les adeptes des poses d’aimants sur les ruches, fils de cuivres sur la planche d’envol et autres originalités sont priés de s’abstenir.

Ce qui marche : des traitements naturels validés.

Certaines approches naturelles ont fait leurs preuves grâce à des recherches sérieuses et une mise en pratique rigoureuse :

  1. Les acides organiques :
    • Acide oxalique : Utilisé en sublimation ou en dégouttement, il est particulièrement efficace pendant l’absence de couvain. (Traitements avec AMM : Apibioxal et Oxybee)
    • Acide formique : Puissant mais délicat à appliquer, il peut éliminer les Varroas dans les cellules operculées.
  2. La rupture de couvain : Cette méthode consiste à confiner la reine pour bloquer la ponte et permettre un traitement efficace sur les Varroas sans refuge dans le couvain. (A cet effet je recommande vivement l’usage de Cages Scalvini)
  3. Les pièges à Varroa :
    Une solution mécanique consiste à retirer des cadres de couvain de mâles, préférés par le parasite, pour les détruire avant l’émergence.
  4. L’élevage de souches résistantes :
    Miser sur des abeilles capables de détecter et éliminer elles-mêmes les Varroas (comportement VSH) constitue une solution durable et naturelle. Des travaux réellement intéressant sont menés sur le sujet par Arista Bee Research

Méfiez-vous des promesses trop belles.

Le traitement naturel du Varroa est un domaine où la désinformation prolifère. Avant d’investir dans des solutions prétendument révolutionnaires, demandez-vous si elles reposent sur des bases scientifiques solides ou si elles ne sont qu’un énième produit de la “foire à la saucisse”. Les solutions simples et peu coûteuses ne remplacent pas une approche réfléchie et rigoureuse.


Conclusion.

Le traitement naturel du Varroa n’est pas un mythe, mais il ne doit pas se transformer en quête de remèdes miracle. En tant qu’apiculteurs responsables, privilégions les méthodes éprouvées, basées sur des études et des retours d’expérience fiables. Et quel que soit les traitements que vous utilisez faites des comptages. On le dira jamais assez. La santé de vos abeilles en dépend !

Les ruchers écoles font pour la plupart un travail de pédagogie formidable. Adoptez les bonnes pratiques. Rejoignez-lez !

Merci à mon ami Jo qui se reconnaitra pour m’avoir lancé sur le sujet !

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Comment récupérer un essaim d’abeilles : les précautions à connaître

Comment récupérer un essaim d'abeilles

Introduction.

Récupérer un essaim d’abeilles est une pratique fascinante, particulièrement pour les apiculteurs débutants. Cependant, cette pratique comporte des risques sanitaires et génétiques souvent sous-estimés. Apprendre à évaluer et à gérer ces risques est crucial pour garantir la santé de votre rucher.

Les risques sanitaires et génétiques de la récupération d’essaims.

Bien qu’il soit tentant de récupérer un essaim pour étoffer son rucher, cette pratique présente des dangers potentiels. Les essaims récupérés peuvent transporter des maladies et à coup sûr des parasites tels que le Varroa destructor, qui affaiblissent les colonies. En outre, les abeilles issues d’essaims inconnus peuvent introduire des caractéristiques génétiques indésirables, telles qu’une agressivité accrue ou une mauvaise résistance aux conditions locales faute de sélection sérieuse.

L’importance de l’âge de la reine.

Dans la majorité des cas, l’âge de la reine d’un essaim est incertain. Les essaims naturels emportent souvent une reine âgée qui, bien qu’elle soit capable de mener un groupe d’abeilles, peut rapidement perdre sa capacité à pondre efficacement et entrainer une supercédure souvent à un moment inapproprié. Cela compromet le développement de la colonie à long terme. Pour cette raison, il est généralement recommandé de remplacer la reine peu de temps après la récupération de l’essaim par une reine jeune et sélectionnée, offrant ainsi de meilleures garanties de productivité et de résistance.

Comment récupérer un essaim d’abeilles tout en minimisant les risques :

  1. Traitement à l’acide Oxalique – Un traitement immédiat des essaims encore dépourvu de couvain est vivement recommandé que ce soit par sublimation ou d’égouttement et ce avant qu’il n’y est la présence de la première larve.
  2. Inspection de l’essaim – Une évaluation visuelle et une inspection de la santé des abeilles doivent être faites dès que possible après la capture. Recherchez des signes de maladies ou de faiblesses.
  3. Transfert dans une ruche de quarantaine – Placez l’essaim récupéré dans une ruche de quarantaine pendant quelques semaines pour surveiller l’apparition éventuelle de parasites ou de symptômes de maladies.
  4. Remplacement de la reine – Si possible, remplacez la reine de l’essaim par une reine jeune fécondée et certifiée d’une lignée connue. Cela améliore non seulement la productivité, mais contribue aussi à homogénéiser les caractéristiques génétiques de votre rucher.

Précautions à prendre :

  • Protégez-vous : Un essaim qui était parfaitement docile au moment de la capture. Peut être extrêmement agressif dès lors qu’il est établi est qu’il à quelque chose à défendre. A l’absence de recul avec cette nouvelle colonie. Protégez-vous sérieusement.
  • Réaliser un test de dépistage de maladies : Assurez-vous que l’essaim n’est pas porteur de maladies telles que la loque européenne ou américaine avant de l’intégrer au rucher.
  • Sélectionner soigneusement les essaims : Évitez de récupérer des essaims dont l’origine est trop incertaine ou qui montrent des signes d’agressivité.
  • Changer la reine rapidement : Une reine plus jeune stimule la croissance rapide de la colonie et améliore sa résistance aux aléas environnementaux.

Conclusion.

Bien que la récupération d’un essaim soit une activité plaisante pour les apiculteurs amateurs, elle doit être menée avec prudence. Les risques sanitaires et génétiques associés nécessitent une vigilance particulière, ainsi que des actions correctives, telles que le remplacement de la reine. Une gestion proactive garantit la santé et la prospérité de votre rucher tout en limitant les effets négatifs potentiels sur vos abeilles et celles de votre voisinage.

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Varroa destructor : l’Ennemi Invisible des Abeilles Apis mellifera

Varroa Destructor

Introduction.

Le parasite Varroa destructor est l’un des plus grands fléaux des ruchers modernes. Ce minuscule acarien, d’origine asiatique, s’est propagé dans le monde entier, et son impact sur les colonies d’abeilles européennes Apis mellifera est dévastateur. Dans cet article, nous allons explorer les origines de Varroa destructor, sa cohabitation avec les abeilles Apis cerana, les raisons de son développement rapide dans les colonies Apis mellifera, son arrivée en Europe, les moyens de lutte, et le besoin accru de vigilance chez les apiculteurs notamment débutants qui le négligent faute de sa petite taille.

1. L’Origine et la Biologie de Varroa destructor.

Varroa destructor est originaire d’Asie, où il vivait en équilibre avec l’abeille Apis cerana. Cette espèce d’abeille a coévolué avec le parasite, développant ainsi des comportements naturels pour en limiter la propagation. En revanche, Apis mellifera n’a pas eu le temps d’évoluer pour se défendre contre ce nouvel ennemi.

a. Morphologie externe.

Chez Varroa destructor, le dimorphisme sexuel est important à l’état adulte, avec des femelles presque deux fois plus grandes que les mâles. Sans yeux, ce parasite s’oriente grâce à son odorat. La femelle, de forme elliptique et trapue, est plus large que longue, mesurant entre 1 à 1,2 mm de large et 1,5 à 1,8 mm de long, ce qui la rend bien visible à l’œil nu. Sa carapace brune est couverte de soies.

Le mâle, de forme arrondie et de couleur blanchâtre, est plus petit, avec un diamètre de 0,8 à 0,9 mm. Il vit uniquement dans les cellules de couvain, alors que la femelle se trouve aussi bien dans le couvain que sur les abeilles adultes. Elle seule pratique la phorésie, une interaction où elle se fait transporter par une abeille hôte. La femelle adulte peut vivre entre deux mois et demi et trois mois et demi en été, et ce sont elles qui passent l’hiver. Les mâles adultes et les immatures, incapables de se nourrir après l’émergence de l’abeille parasitée, meurent rapidement.

b. Alimentation.

Jusqu’en 2018, on pensait que Varroa destructor se nourrissait principalement de l’hémolymphe des abeilles. Mais une étude a révélé qu’il cible surtout les corps gras, un tissu crucial pour le stockage des réserves et la production de vitellogénine, indispensable au système immunitaire des abeilles. La perte de ces graisses compromet la capacité des abeilles à se détoxifier, particulièrement face aux pesticides. En perforant la cuticule pour se nourrir d’hémolymphe et de corps gras, le varroa ouvre également la voie à une série de pathogènes – virus, bactéries, et champignons.

c. Cycle de développement.

La reproduction de Varroa destructor se déroule dans les cellules operculées du couvain, avec la femelle « fondatrice » initiant le processus. Elle se dissimule dans la nourriture d’une larve d’ouvrière âgée de cinq jours, idéalement d’un faux-bourdon, se retrouvant piégée lors de l’operculation. Plusieurs fondatrices peuvent cohabiter dans la même cellule, chacune pondant entre deux et huit œufs, dont le premier sera un mâle. Les œufs sont pondus à intervalles d’environ 30 heures ; le développement du mâle dure de 4 à 6 jours, et celui de la femelle de 5 à 6 jours. Dans une cellule d’ouvrière, une fondatrice produit généralement deux femelles et un mâle matures ; dans une cellule de faux-bourdon, la période d’operculation prolongée permet d’obtenir trois femelles et un mâle.

Lorsque l’abeille émerge, la fondatrice et ses nouvelles femelles fécondées quittent la cellule, tandis que le mâle et les femelles inachevées meurent. La fondatrice peut immédiatement se glisser dans une nouvelle cellule pour redémarrer un cycle, tandis que ses « filles » passent par une phase de phorésie, préférant les nourrices pour atteindre leur maturité sexuelle. Une femelle varroa peut réaliser de un à trois cycles de reproduction au cours de sa vie. En l’absence de couvain, les fondatrices parasitent les abeilles et survivent ainsi plusieurs mois.

2. La Symbiose avec Apis cerana.

Varroa destructor est capable de vivre en symbiose avec les abeilles Apis cerana, en partie parce que le cycle de développement du couvain d’abeilles cerana est plus court (17 jours). Ce cycle réduit le temps dont dispose le varroa pour se reproduire, limitant ainsi naturellement sa population au sein de la ruche.

3. Pourquoi Varroa destructor Prolifère dans les Colonies Apis mellifera.

Chez Apis mellifera, le cycle du couvain est plus long (21 jours), offrant à Varroa destructor tout le loisir pour se reproduire. Cette différence favorise une prolifération exponentielle du parasite, affaiblissant les colonies en se nourrissant de l’hémolymphe des larves et des corps gras des abeilles adultes et transmettant des virus dangereux.

Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille vivement de lire l’excellent article du CARI sur le sujet

4. L’Arrivée de Varroa destructor en Europe et Son Impact.

Varroa destructor a été identifié pour la première fois en Europe dans les années 1970. Depuis, sa propagation a été rapide et massive, provoquant des pertes importantes dans les colonies d’abeilles. En l’absence de prédateurs naturels et de défense adaptée, les colonies européennes d’abeilles sont devenues des victimes vulnérables de ce parasite.

Contrairement au discours que l’on attend parfois il n’y à pas de zones épargnée sur aucun des cinq continents. De zones peu touchées ou des raisons fantasques invoquées comme l’altitude. Peut-être certaines iles sont-elles à ce jour encore épargnées et encore. Assurément si ce sont des cailloux sans abeilles.

5. Les Moyens de Lutte : Passé et Présent.

Des traitements chimiques aux solutions biologiques, divers moyens ont été utilisés pour contrôler Varroa destructor. Parmi les traitements chimiques, on trouve l’utilisation d’acides organiques comme l’acide oxalique et l’acide formique, qui sont encore des méthodes de lutte populaires. Plus récemment, des méthodes biotechnologiques, comme le piégeage de varroas dans le couvain de mâles, ont été introduites. Des programmes de recherches dont les résultats sont très prometteurs sont également en cours pour sélectionner des abeilles résistantes au varroa.

Merci en particulier aux collègues apiculteurs d’Arista Bee Belgium de mener ce travail de sélection.

Au moment ou j’écris ces lignes en France les traitements autorisés bénéficiant d’une AMM sont au nombre de treize pourtant je ne serais en conseiller que 4 tant certains sont dénués d’efficacité.

  • Apivar
  • Apitraz
  • Api-Bioxal
  • OxyBee
  • Varromed

Pour les employer correctement, je vous recommande l’excellent travail de nos techniciens chercheurs apiculteurs de l’ADAPI que vous pouvez consulter ici.

6. Le Manque de Vigilance des Apiculteurs Débutants.

Pour les débutants, détecter Varroa destructor peut être difficile, car il est petit et se cache facilement. Ce manque de vigilance peut mener à des infestations graves si le parasite passe inaperçu, d’où l’importance d’apprendre les techniques de détection comme l’utilisation de fonds de ruche grillagés et d’autres méthodes de comptage.

Souvent j’entends dire “Mais pourtant j’ai traité”. Les Bonnes questions à se poser son pourtant simple.

  • A quel moment ais-je traité ?
  • Quel moyen de traitement ais-je utilisé ?
  • Quel est le résultat de comptage, le traitement à t-il été efficace ?

Cessons de croire que sous prétexte d’être dans le sud de la France l’hiver arrive plus tard et nous avons le temps pour le traitement estival. Ce raisonnement nie la réalité biologique de reproduction des varroas et met gravement en danger vos abeilles et celles de vos voisins. Les traitements estivaux qui interviennent fin août sont faits bien trop tard alors septembre et octobre…

Faible infestationInfestation modéréeForte infestation
Avril à Mai< à 1 varroa / jour1 à 5 varroas / jour> 5 varroas / jour
Mai à Juin< à 2 varroas / jour4 à 8 varroas / jour> 8 varroas / jour
Juillet< à 6 varroas / jour6 à 10 varroas / jour> 10 varroas / jour
Août à Septembre< à 4 varroas / jour> à 4 varroas / jour> à 4 varroas / jour
Octobre à Novembre< à 1 varroa / jour> à 1 varroa / jour> à 1 varroa / jour
Le tableau de comptage varroas à retenir.

Conclusion.

La lutte contre Varroa destructor est un défi quotidien primordial pour les apiculteurs du monde entier, en particulier pour les novices qui doivent apprendre à reconnaître et à contrôler ce parasite. Adapter les pratiques apicoles pour limiter sa prolifération est crucial pour la survie des colonies Apis mellifera, qui jouent un rôle essentiel dans notre écosystème et notre agriculture.

Autres lectures sur le sujet

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Champs de lavande en Provence : un patrimoine en péril face aux défis économiques et écologiques

champs de lavande Provence

Les champs de lavande en Provence, emblèmes de cette région, rencontrent depuis quelques année des difficultés sans précédent. Confrontés à une baisse des prix et aux parasites, les cultivateurs provençaux voient l’avenir de leurs champs menacé, notamment sur le plateau de Valensole, le plateau d’Albion, et même dans le Luberon. Pourtant, certains contre-exemples, comme la vallée du Rhône et la Drôme, parviennent encore à tirer leur épingle du jeu grâce à des conditions de culture légèrement plus favorables.

Une concurrence accrue et des prix en chute libre

Depuis quelques années, les prix de vente de l’huile essentielle de lavande sont en baisse continue, affectant directement la rentabilité des champs de lavande en Provence. La concurrence vient d’autres régions françaises, comme le Berry, qui bénéficient d’une pluviométrie plus régulière, permettant des coûts de production réduits. En Provence, la sécheresse constitue un handicap pour les producteurs locaux, contraints de gérer des rendements souvent plus faibles avec des coûts de production élevés.

La vallée du Rhône et la Drôme : des zones qui résistent grâce à l’arrosage

Dans ce contexte difficile, des zones comme la vallée du Rhône et la Drôme montrent qu’il est encore possible de maintenir des champs de lavande rentables. Ces régions bénéficient de zones équipées en arrosage, permettant une meilleure résistance aux aléas climatiques et une stabilité de rendement. Ces équipements réduisent la dépendance à la pluviométrie et assurent un rendement stable d’année en année, contrairement à d’autres zones provençales plus sèches.

Champs de lavande Provence. La menace des parasites, notamment la noctuelle

Outre les pressions économiques, les champs de lavande en Provence sont aussi fragilisés par des parasites destructeurs, comme la noctuelle. Ce papillon pond ses œufs sur les plants de lavande, et les larves attaquent les tiges, diminuant la récolte et affectant la qualité de l’huile essentielle. La lutte contre ce parasite représente un coût supplémentaire pour les producteurs, qui doivent trouver des solutions respectueuses de l’environnement tout en maintenant la rentabilité de leurs exploitations.

Arrachages massifs sur les plateaux de Valensole, d’Albion et dans le Luberon

Face aux difficultés économiques et environnementales, les arrachages de champs de lavande sont de plus en plus fréquents sur le plateau de Valensole et le plateau d’Albion, mais aussi dans le Luberon. Ces régions, autrefois célèbres pour leurs vastes champs de lavande, voient aujourd’hui de nombreux producteurs se tourner vers des cultures plus rentables. Le Luberon, qui fait face aux mêmes défis que Valensole et Albion, subit lui aussi une réduction progressive de ses surfaces dédiées à la lavande, un phénomène inquiétant pour l’identité de ces paysages provençaux.

L’avenir des champs de lavande en Provence

Malgré l’attachement de la Provence à cette culture symbolique, les champs de lavande sont confrontés à un avenir incertain. Entre la concurrence des grandes cultures, les parasites comme la noctuelle, et les arrachages dans des zones emblématiques comme Valensole, l’Albion et le Luberon, les défis sont nombreux. Les contre-exemples de la vallée du Rhône et de la Drôme montrent qu’avec des investissements en arrosage, il est possible de surmonter certaines contraintes climatiques.

Malheureusement sur les plateaux l’absence d’eau en abondance comme cela est le cas dans la vallée du Rhône n’est pas compatible avec ce type d’investissements et la préservations des ressources naturelles…

Les champs de lavande en Provence incarnent bien plus qu’une ressource économique : ils représentent un patrimoine et un mode de vie ancrés dans l’histoire locale. Cependant, la survie de cette culture passe par le soutien des pouvoirs publics, des consommateurs, et des initiatives pour préserver et adapter cette tradition à un monde agricole en mutation.

Rien de bien rassurant quand au futur de la production de miel de lavande en Provence…

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La Couleur des Reines Buckfast : Une Question de Croisements et de Diversité

Reine abeille fécondée Buckfast de belle couleur

La couleur de l’abeille Reine est un sujet récurent dans les discussions entre apiculteurs. Les reines d’abeilles Buckfast fascinent par leur réputation de productivité et de douceur, et de nombreux apiculteurs cherchent à identifier une couleur typique pour reconnaître cette race hybride. Cependant, contrairement aux idées reçues, il n’existe pas de couleur standard pour les reines Buckfast. Cet article explore les raisons de cette diversité chromatique, souvent méconnue, qui se cache derrière les différentes lignées de reines Buckfast.

Un Mythe de la Couleur Type

De nombreux écrits affirment qu’il existe une teinte caractéristique pour les reines Buckfast, souvent évoquée comme étant de couleur brun clair ou dorée. Or, cette croyance est en réalité infondée. La Buckfast n’est pas une race pure, mais des lignées d’abeilles métisées, initialement sélectionnée par le frère Adam, célèbre moine-apiculteur, qui chercha à combiner des caractéristiques spécifiques de différentes races pour obtenir une abeille performante et adaptable.

Pourquoi les Couleurs des Reines Buckfast Varient-elles ?

La diversité de couleur chez les reines Buckfast est le résultat direct de leur génétique complexe. Ces abeilles sont issues de multiples croisements entre des races européennes et méditerranéennes, chacune apportant ses propres caractéristiques physiques et comportementales. Ainsi, les reines Buckfast peuvent présenter une grande variété de couleurs, allant du brun clair au brun foncé, et même au noir. Chaque couleur témoigne des différentes lignées génétiques qui composent la Buckfast.

Croisements Innombrables, Résultats Variables sur la Couleur de l’Abeille Reine

À mesure que de nouvelles lignées sont introduites dans les programmes de sélection, de nouvelles variations de couleur émergent chez les reines Buckfast. Les apiculteurs sélectionnent souvent des critères tels que la productivité, la douceur et la résistance aux maladies, mais la couleur reste secondaire et varie donc en fonction des croisements. En d’autres termes, une reine Buckfast peut être brune, dorée, ou même presque noire sans que cela n’indique une “purement Buckfast” ou une sous-lignée particulière.

La Valeur de la Diversité pour l’Abeille Buckfast

Loin d’être un inconvénient, cette diversité de couleur témoigne de l’adaptabilité et de la richesse génétique de l’abeille Buckfast. Grâce aux innombrables croisements, cette lignée est capable de s’adapter à différents environnements et climats, un atout majeur pour l’apiculture moderne. En choisissant des reines Buckfast, les apiculteurs misent sur une abeille polyvalente, sans s’arrêter à des critères esthétiques qui pourraient limiter leur potentiel génétique.

En pratique on s’aperçoit aisément que certaines souches donnes des filles de couleurs totalement hétérogènes tout en ayant des caractéristiques très homogènes. Constat troublant quand on sait pertinemment que certains font de la couleur un critère de sélection éliminatoire…

Conclusion : Apprécier la Richesse des Lignées Buckfast

La couleur des reines Buckfast est donc le reflet de l’histoire complexe et riche en croisements de cette lignée. En dépit des croyances populaires, il n’existe pas de teinte unique qui caractérise cette abeille. Plutôt que de chercher un trait esthétique fixe, d’aucun gagneraient à s’intéresser aux performances et aux qualités qui font de la Buckfast un atout majeur pour l’apiculture, notamment dans les régions variées comme la Provence.